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Casino, Couche Tard, Auchan… Pourquoi Carrefour cherche-t-il coûte que coûte à se marier ?

Depuis quatre ans, le premier employeur privé de France (105 000 salariés) multiplie les tentatives de rapprochement avec un autre acteur de la distribution. Mais quelles sont ses motivations ?
Le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, continue d’étudier des scénarios de renforcement du groupe, assure le journal Le Monde. Une piste en particulier serait privilégiée, celle d’un rapprochement avec Auchan. Des discussions auraient été engagées au printemps avec la famille Mulliez, propriétaire d’Auchan.
Mais les choses semblent plutôt mal parties, du moins pour l’instant. « Nous ne vendrons jamais Auchan », a affirmé, ce dimanche 3 octobre, dans La Voix du Nord le président de l’Association familiale Mulliez (AFM), propriétaire d’Auchan. La veille, c’est son fondateur, Gérard Mulliez, 90 ans, qui avait fait savoir au quotidien du Nord qu’il n’était pas question de discuter et d’échanger pour se rapprocher de quiconque, encore moins de vendre Auchan ou de réaliser je ne sais quelle opération financière avec un concurrent​.

Ce n’est pas la première fois que Carrefour tente de se consolider », ​d’une manière ou d’une autre, avec un acteur de la distribution. En vain. En début d’année 2021, les choses semblaient bien parties pour que le canadien CoucheTard lance une OPA (offre publique d’achat) amicale sur Carrefour. Mais le gouvernement français a fait barrage à ce rachat au non de la souveraineté alimentaire ​de la France, pour reprendre l’argument du ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
En 2018 déjà, moins d’un an après son arrivée chez Carrefour, Alexandre Bompard avait entamé des discussions avec Jean-­Charles Naouri, PDG de Casino. Mais les échanges avaient tourné court. Trois ans plus tard, Alexandre Bompard ne s’avoue pas vaincu. Mais pourquoi tant d’insistance à vouloir se marier à tout prix alors que son groupe ne se porte pas si mal ?

  1. Parce que la distribution est en pleine révolution
    Essor du commerce en ligne, concurrence des start-up de livraison à domicile sur les produits frais… La grande distribution est concurrencée de toutes parts et doit s’adapter aux nouveaux comportements des consommateurs. Le modèle des hypermarchés est particulièrement bousculé. Chez Carrefour, ils représentent plus de la moitié du chiffre d’affaires en France.
    L’heure est aux alliances, pour mieux résister, mais aussi pour être en mesure de lancer d’ambitieux plans de transformation et faire pivoter le modèle traditionnel de la grande distribution : offensive sur projets numériques, gestion de données, chaîne logistique, livraison, réorganisation des magasins… Les investissements nécessaires sont de plus en lourds et il faut jouer en équipe.
    Pour le premier employeur privé de France (105 000 salariés et près de 5 500 magasins), une concentration des acteurs, aujourd’hui trop nombreux en France, s’impose. Alexandre Bompard est conscient que la puissance de feu qu’il faut pour faire pivoter le groupe vers le numérique n’a rien à voir avec l’assise actuelle de son groupe. Il a besoin de s’allier​, relève un connaisseur du groupe cité par Le Monde.

Ce n’est pas la première fois que Carrefour tente de se consolider », ​d’une manière ou d’une autre, avec un acteur de la distribution. En vain. En début d’année 2021, les choses semblaient bien parties pour que le canadien CoucheTard lance une OPA (offre publique d’achat) amicale sur Carrefour. Mais le gouvernement français a fait barrage à ce rachat au non de la souveraineté alimentaire ​de la France, pour reprendre l’argument du ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
En 2018 déjà, moins d’un an après son arrivée chez Carrefour, Alexandre Bompard avait entamé des discussions avec Jean-­Charles Naouri, PDG de Casino. Mais les échanges avaient tourné court. Trois ans plus tard, Alexandre Bompard ne s’avoue pas vaincu. Mais pourquoi tant d’insistance à vouloir se marier à tout prix alors que son groupe ne se porte pas si mal ?

  1. Parce que la distribution est en pleine révolution
    Essor du commerce en ligne, concurrence des start-up de livraison à domicile sur les produits frais… La grande distribution est concurrencée de toutes parts et doit s’adapter aux nouveaux comportements des consommateurs. Le modèle des hypermarchés est particulièrement bousculé. Chez Carrefour, ils représentent plus de la moitié du chiffre d’affaires en France.
    L’heure est aux alliances, pour mieux résister, mais aussi pour être en mesure de lancer d’ambitieux plans de transformation et faire pivoter le modèle traditionnel de la grande distribution : offensive sur projets numériques, gestion de données, chaîne logistique, livraison, réorganisation des magasins… Les investissements nécessaires sont de plus en lourds et il faut jouer en équipe.
    Pour le premier employeur privé de France (105 000 salariés et près de 5 500 magasins), une concentration des acteurs, aujourd’hui trop nombreux en France, s’impose. Alexandre Bompard est conscient que la puissance de feu qu’il faut pour faire pivoter le groupe vers le numérique n’a rien à voir avec l’assise actuelle de son groupe. Il a besoin de s’allier​, relève un connaisseur du groupe cité par Le Monde.
    Carrefour, qui a cédé sa place de numéro 1 de la distribution en France à Leclerc, perd régulièrement du terrain (20,2 % de parts de marchés en 2018, 19,9 % en 2019), avec, sur la dernière période disponible, 19,7 % de part de marché, dont une sérieuse chute due au confinement pour les hypermarchés.
    Depuis le début des années 2000, Carrefour est passé de deuxième distributeur mondial (derrière Walmart) à septième : Amazon, Alibaba, Lidl ou Costco lui sont passés devant. Il doit agir.
  2. Parce que Carrefour est plus pressé que ses concurrents
    Face à des indépendants (Leclerc, Système U, Intermarché) et à des enseignes familiales (Casino, Auchan et la galaxie Mulliez), Carrefour est davantage sous la pression directe de sa myriade d’actionnaires.
    Là où un Auchan semble se donner du temps, Carrefour est plus offensif. ​« Auchan est conscient de ses problèmes et est tout à fait capable de les corriger, sans abandonner son indépendance financière qui n’est pas négociable​, insiste ainsi Gérard Mulliez, dans La Voix du Nord. La porte n’est peut-être pas fermée pour autant : dans La Voix du Nord, Barthélémy Guislain, le président de l’Association familiale Mulliez, n’exclut pas des échanges ​avec d’autres acteurs. Auchan ne peut plus vivre dans un écosystème fermé​, estime le représentant de la jeune génération des actionnaires.
    Parallèlement, Alexandre Bompard remet progressivement le groupe sur de bons rails. Les résultats 2020 en hausse malgré la pandémie : les ventes ont grimpé de 8 %, à 78,6 milliards d’euros. La politique de réduction des coûts paye : 3 milliards d’euros d’économie réalisés à fin 2020, et 2,4 milliards de plus annoncés d’ici à 2023. Aussi, un nouveau plan stratégique sera présenté début 2022. L’enseigne est également beaucoup mieux positionnée sur le drive et le digital depuis l’arrivée d’Alexandre Bompard. Mais le PDG veut enclencher une nouvelle phase.
  3. Parce que son patron a de l’ambition
    On peut imaginer que le « sauveur » ​de la Fnac aimerait réussir un coup tout aussi spectaculaire avec Carrefour. Directeur des sports de Canal + à 32 ans, PDG d’Europe 1 à 35, ce brillant Énarque (il est sorti quatrième de sa promo) n’a que 38 ans lorsqu’il arrive à la Fnac en 2011. L’enseigne culturelle est alors en grande difficulté.
    Il parvient à l’introduire en bourse avec succès, et à la redresser, malgré la montée en puissance de l’ogre Amazon. Il booste la vente en ligne, développe les promotions, et diversifie. C’est lui qui ouvre les rayons de la Fnac au petit électroménager. Surtout, il se révèle fin stratège en rachetant Darty, leader de l’électroménager en France, au nez et à la barbe de Conforama.
    Un coup de force qui avait convaincu de grands actionnaires de Carrefour comme Bernard Arnault de le bombarder à la tête du géant de la grande distribution en quête de nouveau souffle.
    Jusqu’où ira Alexandre Bompard ? Certains observateurs l’imaginent déjà à la tête d’Orange ou du futur ensemble TF1/M6. Mais son poste chez Carrefour a été renouvelé en mai 2021. Et il y a fort à parier qu’il préférera d’abord achever son objectif.
    Le mandat de Stéphane Richard (candidat sa succession mais fragilisé) s’achève en mai 2022. Et le rapprochement TF1/M6 est prévu fin 2022. D’ici là…
  4. Source: Ouest-france

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